Leur engagement est fort, mais ils réclament en retour un travail utile et porteur de sens. Ils exigent également un meilleur équilibre entre ce qu'ils donnent et ce qu'ils reçoivent, ainsi qu'une séparation nette entre vie personnelle et vie professionnelle.
Adoption native de l'IA : opportunité de transmission et d’accélération
La génération Z est la première à entrer sur le marché du travail en utilisant l'IA au quotidien. Selon le Sondage OpinionWay pour l'ANDRH et Workday, l'usage est déjà bien ancré : pour 63 % de la Génération Z, l'intelligence artificielle est d'ores et déjà considérée comme un outil indispensable au quotidien.
Selon Lara Sophie Bothur, influenceuse technologique issue de la génération Z, cette aisance représente une opportunité majeure pour les entreprises : « On dit souvent que la peur vient de l’incompréhension, et c’est le cas aujourd’hui dans les entreprises avec l’IA. La génération Z a un rôle majeur dans ce contexte : agir comme des traducteurs technologiques et combler le fossé entre la technologie et les collaborateurs plus seniors. »
Il est crucial de noter que leur vision de l'IA est indissociable d'une approche éthique. Ils exigent une technologie centrée sur l'humain. Pour les engager, l'entreprise doit garantir une transparence totale sur les usages : déployer une IA éthique et responsable est une condition d'adhésion.
Valeurs et RSE : l'ADN d'une génération engagée
Cette vigilance éthique sur la technologie n'est qu'une facette d'une conscience sociétale plus large. Pour cette génération, l'engagement sociétal et environnemental est un réflexe natif. Preuve de cette hiérarchie des valeurs : plus de 70 % des jeunes privilégient l'alignement avec la culture d'entreprise, même au détriment de l'innovation technologique.
Attentifs à la cohérence entre les promesses et le vécu, ils valorisent les organisations où la diversité s'exprime concrètement au quotidien. À leurs yeux, l'entreprise doit naturellement garantir un environnement de travail équitable et inclusif.
Comment adapter sa stratégie RH pour séduire et engager la génération Z ?
Pour les décideurs RH, l'arrivée de la Génération Z impose de repenser l'expérience collaborateur globale, en transformant la flexibilité, la gestion des carrières et le leadership en vecteurs de performance.
Gestion des carrières : prioriser une approche par compétences
Les données du Sondage OpinionWay pour l'ANDRH et Workday révèlent une mutation structurelle. Si 74 % des collaborateurs jugent les responsabilités managériales nécessaires, ils rejettent l'ascension verticale traditionnelle. La carrière linéaire s'efface au profit d'une mobilité agile. Le défi pour les RH est double : satisfaire cette soif de leadership tout en offrant des trajectoires non-linéaires.
Hubert Cotté insiste sur ce changement de paradigme pour les RH : « L'avenir du travail réside dans la capacité à mettre les bonnes personnes aux bons postes, et pas seulement en fonction de votre diplôme et de votre parcours scolaire. »
Cette "mobilité décomplexée" valide la transition vers une Skills-Based Organization (organisation fondée sur les compétences). Les ressources humaines doivent valoriser les parcours horizontaux et recruter pour un potentiel, afin de placer les compétences là où elles créent de la valeur, indépendamment des titres hiérarchiques.
Pour répondre à la soif d'exploration de la génération Z, l'entreprise gagne à favoriser la mobilité interne, à proposer des évolutions "en zigzag" qui permettent d'acquérir une vision transverse de l'organisation, remplaçant ainsi la progression verticale classique par une richesse d'expériences diversifiées.