BNB a également déployé un chatbot pour répondre aux questions de ses consultants. Sur l’aspect RH, l’entreprise utilise l’IA générative comme un assistant pour aider les managers à définir les objectifs des collaborateurs pour améliorer leur qualité et s’assurer qu’ils soient SMART, raconte Javier Delgado, Managing Partner.
Afin d’identifier des cas d’usage pertinents pour ces clients, Workday a créé des “early adopter programs”. Ceux-ci permettent aux entreprises de tester, sur la base du volontariat, des uses cases de l’IA générative pour rédiger des job descriptions ou encore pour analyser des contrats.
IA générative : comment amorcer sa transformation ?
L’un des défis majeurs à relever reste l’accompagnement des équipes dans ces changements. Pour les professionnels réunis, la première étape consiste à identifier des personnes volontaires, qui utilisent déjà des IA comme ChatGPT à titre personnel. Il s’agit souvent de collaborateurs ayant un âge assez jeune.
“Chez Eiffage, nous avons constaté qu’en dessous de 40 ans, les collaborateurs utilisent déjà l’IA : plus on se rapproche de la vingtaine d’années, plus l’usage est intensif. Au-dessus de 40 ans, certains ont peur que leur job soit remplacé par une IA, il faut donc lever ces craintes” raconte Cédric Jublot.
Pour démocratiser l’usage de l’IA générative auprès des collaborateurs moins technophiles, Anne-Delphine Beaulieu (LISI Group) mise sur le reverse mentoring : les plus jeunes ont ainsi un rôle à jouer dans la transmission des savoirs et des bonnes pratiques relatives à cette technologie.
À l’unanimité, les intervenants de la table ronde recommandent l’apprentissage par l’expérimentation, en commençant sans voir trop grand. De simples prompts pour mieux utiliser la suite Office, corriger les fautes d’orthographe dans un email ou un contrat... peuvent facilement être utilisés pour accroître la productivité.
La difficulté pour les équipes IT est de se dégager du temps pour s’acculturer avec les IA génératives tout en respectant l’activité de l’entreprise, sa roadmap, et ses projets. Là encore, l’idéal est d’utiliser l’IA sur des cas concrets, pour apprendre en faisant, sans perdre de temps.
Des enjeux de sécurité et de conformité
L’usage de l’intelligence artificielle générative pose des enjeux en matière de conformité. Comme le rappelle Pierre Gousset (Workday), l’article 6 de la loi européenne sur l’intelligence artificielle indique que les usages de l’IA dans un contexte lié aux RH et à l’emploi sont considérés comme étant à “haut risque”.
Cela induit un certain nombre de contraintes en matière de sécurité, de gouvernance des données, ou encore de documentation technique.
La sécurité est l’un des principaux freins à l’adoption des IA génératives. Les entreprises craignent que leurs collaborateurs ne divulguent des données sensibles ou confidentielles dans leurs échanges avec l’intelligence artificielle, et s’interrogent sur la propriété, la confidentialité et la sécurité de leurs données.
Il est donc important de définir une politique d’entreprise quant à l’utilisation des IA génératives en proposant des formations aux collaborateurs sur les bonnes pratiques à adopter, mais aussi sur les risques que cette technologie comporte.
Les témoignages réunis lors de cette 10e édition de Workday Elevate le prouvent : l’IA générative offre déjà de nombreux cas d’usage pour les RH et la finance. Mais cette transformation doit passer par un dialogue entre les métiers et l’IT, pour identifier des besoins concrets et concevoir des solutions qui répondent efficacement aux enjeux opérationnels. Cette compréhension est la clé d’une adoption indolore et rapide de l’IA générative par les fonctions finance et RH et elle implique pour les équipes IT d’adopter de nouveaux réflexes.