Gestion des stocks e-commerce : 6 conseils pour une rotation optimisée

Dans le domaine du e-commerce, la gestion des stocks influence directement la fidélité des clients et les performances financières. Les entreprises qui adoptent des stratégies et des technologies adaptées pour l'optimiser renforcent leur position concurrentielle.

Deux femmes dans un bureau regardant un écran d'ordinateur portable en souriant

La gestion des stocks est l'un des marqueurs les plus visibles de la performance du e-commerce. Lorsqu'un produit est en rupture de stock, les clients attendent rarement qu'il soit à nouveau disponible et préfèrent se tourner vers un concurrent. Et lorsque le capital est immobilisé dans des invendus, la croissance s'enraye. La façon dont les entreprises gèrent leurs stocks détermine aujourd'hui leurs flux de trésorerie et leur capacité à rester compétitives sur des marchés où la demande évolue du jour au lendemain.

Les distorsions des stocks (ruptures et surplus confondus) représentent une perte estimée à 1 700 milliards de dollars chaque année, soit environ 7 % des ventes du retail, selon le cabinet IHL. 

L'optimisation des stocks, particulièrement dans un contexte e-commerce, relève de la stratégie globale de l'entreprise. Une gestion rigoureuse est nécessaire pour libérer du fonds de roulement en réduisant les actifs immobilisés, et pour adapter la supply chain pour répondre aux demandes des clients sans délai. 

Qu'est-ce que l'optimisation des stocks dans le e-commerce ?

L'optimisation des stocks dans le e-commerce (ou commerce en ligne) consiste à utiliser des données pour s'assurer que les bons produits sont disponibles dans les bonnes quantités, aux bons endroits et au bon moment tout au long de la supply chain. Elle s'appuie sur des facteurs tels que les tendances des ventes, les prévisions de la demande, les délais de livraison et la saisonnalité pour guider les décisions de réapprovisionnement en temps réel. En mettant en place le bon système de gestion des stocks, vous améliorez le contrôle des stocks et évitez les problèmes courants, tels que les coûts de possession élevés liés aux stocks dormants.

Voici quelques pratiques clés pour une gestion efficace des stocks dans le e-commerce :

  • Suivi continu de l'inventaire : surveillance des stocks dans les entrepôts, les plateformes logistiques et les canaux de vente pour maintenir la visibilité et éviter les surventes
  • Planification basée sur les prévisions : utilisation de prévisions de la demande pour établir les seuils de réapprovisionnement et déterminer les niveaux de stock de sécurité avec plus de précision
  • Coordination des fournisseurs : collaboration étroite avec les fournisseurs et les partenaires logistiques pour gérer les délais de livraison et réduire les risques de retard
  • Surveillance du turnover : suivi des mouvements de produits pour identifier les articles à rotation rapide ou lente et ajuster les décisions d'achat en conséquence
  • Équilibre coût-service : évaluation comparative des coûts de stockage, d'expédition et de manutention par rapport aux niveaux de service souhaités pour maintenir la rentabilité tout en répondant aux attentes des clients
  • Quantité économique de commande (QEC) : nombre optimal d'unités qu'une entreprise devrait commander pour minimiser les coûts totaux de commande et de détention des stocks
  • Quantité minimale de commande (QMC) : nombre minimum d'unités qu'un fournisseur accepte de vendre à un client en une seule commande 

Ensemble, ces pratiques transforment la gestion des stocks, qui passe ainsi d'un simple centre de coûts à un véritable levier d'avantage concurrentiel. En appliquant l'optimisation basée sur les données à chaque étape de la supply chain, les entreprises du e-commerce peuvent libérer du fonds de roulement et offrir la rapidité et la fiabilité que recherchent les clients.

 

Les principaux défis de la gestion des stocks dans le e-commerce

Optimiser la gestion des stocks dans le e-commerce est un exercice d'équilibre permanent. Les attentes croissantes des clients et la mondialisation des marchés complexifient les décisions en matière de stock. Chaque difficulté ignorée entraîne un risque financier et de disruption du service. Il s'agit là de quelques-uns des défis les plus courants qui rendent la gestion proactive et stratégique des stocks et des entrepôts essentielle pour les entreprises du e-commerce.

Volatilité de la demande

La demande dans le e-commerce change rapidement, sous l'influence de facteurs tels que les tendances sur les réseaux sociaux, les stratégies concurrentielles et les évolutions plus générales du marché. Ce qui se vend une semaine donnée peut stagner la suivante, et les prévisions traditionnelles peuvent rapidement perdre en fiabilité. Pour garder une longueur d'avance, les entreprises doivent être en mesure suivre les tendances historiques et les signaux en temps réel.

Par exemple : une publication virale sur les réseaux sociaux peut provoquer un pic soudain qui épuise le stock de sécurité, alors qu'une remise proposée par un concurrent peut stopper la demande client du jour au lendemain. L'intégration de l'agilité dans les modèles de prévision est le meilleur moyen de suivre le rythme de ces évolutions rapides.

Complexité des stratégies omnicanales

Les ventes omnicanales élargissent la portée, mais ajoutent des contraintes logistiques. L'impératif de suivi précis des stocks concerne aussi bien les sites web que les places de marché, les applications et même les magasins physiques. Lorsque les systèmes ne sont pas synchronisés en temps réel, les stocks réservés pour un canal peuvent apparaître disponibles sur un autre, ce qui entraîne des surventes et l'insatisfaction des clients.

Par exemple : une enseigne qui vend sur Amazon, via son propre site et au moyen d'une boutique éphémère peut facilement survendre des articles en quantité limitée ou se retrouver avec des articles référencés en double. Pour éviter cela, il faut des systèmes connectés qui actualisent les stocks en temps réel sur tous les canaux.

Ruptures de stock et surstockage

Les ruptures de stock et les surstocks reflètent un même problème fondamental : le décalage entre l'offre et la demande. Les ruptures de stock incitent les clients à se tourner vers la concurrence, tandis que les surstocks mobilisent des liquidités dans des marchandises susceptibles d'être bradées. Le défi consiste à trouver l'équilibre entre les niveaux de service et l'efficacité du capital.

Par exemple : un retailer de prêt-à-porter qui lance une nouvelle collection peut sous-estimer la demande et manquer la période optimale de la saison, ou la surestimer et se retrouver avec des invendus en déstockage. D'une manière ou d'une autre, le décalage a un impact sur les revenus et la planification.

Perturbations de la chaîne d'approvisionnement

Les chaînes d'approvisionnement du e-commerce sont mondiales et fragmentées, ce qui les rend vulnérables aux disruptions. Les retards d'expédition, les changements de réglementation et les pénuries de matières premières sont autant de facteurs qui peuvent perturber des plans de stocks soigneusement établis. Lorsqu'un maillon de la chaîne se brise, les répercussions se font sentir sur l'exécution des commandes, la planification et l'expérience client.

Par exemple : pendant la pandémie, les conteneurs sont restés bloqués dans les ports pendant des semaines, laissant les retailers avec une forte demande mais sans produit à vendre. Même hors contexte de crise, les tensions géopolitiques ou les événements météorologiques extrêmes peuvent engendrer des répercussions similaires. Les stratégies de gestion des stocks doivent accorder la même importance à la résilience qu'à l'amélioration de l'efficacité.

Saisonnalité et promotions

Les pics saisonniers et les campagnes de marketing exercent une pression intense sur les systèmes de gestion des stocks. Pour de nombreux retailers, la période des fêtes représente à elle seule une part importante des revenus annuels, d'où l'importance d'une planification précise et continue. Les promotions compliquent encore davantage les choses, car elles créent souvent des pics de demande soudains que les modèles standard peinent à saisir.

Par exemple : une enseigne de jouets qui sous-estime la demande pendant les fêtes ne peut pas se réapprovisionner à temps, tandis qu'un retailer qui surestime la demande risque de se retrouver avec un stock obsolète en janvier. Pour répondre à ces fluctuations, il faut aligner la planification des stocks sur les calendriers marketing et établir des options de traitement des commandes flexibles et évolutives.

Grâce à l'optimisation de la gestion des stocks, les entreprises du e-commerce peuvent contrôler la manière dont leurs stocks soutiennent la croissance de leur activité.

Six conseils pour une optimiser ses stocks en ligne

L'adoption de bonnes pratiques pour optimiser la gestion des stocks permet aux entreprises de mieux contrôler la manière dont les stocks soutiennent la croissance. Au lieu de réagir aux pénuries ou aux surstocks, les entreprises du e-commerce peuvent s'adapter rapidement aux disruptions et améliorer la prise de décisions en matière de gestion des stocks pour renforcer leur position concurrentielle.

1. Aligner les prévisions sur les plans marketing et de vente

Les prévisions doivent être directement liées aux calendriers de marketing, de lancement de produits et de promotions afin d'éviter d'être pris au dépourvu par les fluctuations de la demande. Des révisions interfonctionnelles régulières entre le service marketing, l'équipe de merchandising et la supply chain permettent de maintenir les hypothèses à jour et de coordonner les plans.

Au lieu de plans statiques, les entreprises devraient adopter la méthode du rolling forecast, qui permet de continuellement mettre à jour les prévisions avec les tendances de vente et les résultats de campagne tirés directement de la plateforme de e-commerce. Ajustez les bons de commande en fonction de l'évolution des conditions, afin que les objectifs en matière de stocks reflètent l'activité en temps réel. Les prévisions deviennent ainsi un processus dynamique étroitement lié à la stratégie d'entreprise.

2. Établir des politiques claires en matière de stocks de sécurité

Le stock de sécurité doit être géré comme une mesure de précaution calculée contre l'incertitude. Les entreprises peuvent dimensionner les stocks tampons en analysant la variabilité de la demande, la fiabilité des fournisseurs et le risque lié aux délais de livraison, puis relier les stocks tampons aux objectifs de niveau de service : par exemple, maintenir une disponibilité des produits à 95 % pour s'aligner sur les attentes des clients.

Pour mettre cela en pratique, les entreprises peuvent modéliser différents scénarios de demande et établir des politiques par type de produit. Les SKU critiques peuvent nécessiter des réserves plus importantes, tandis que les articles à faible rotation peuvent être gérés avec des stocks allégés. La documentation de ces règles favorise la cohérence entre les équipes, évite les décisions ad hoc et contribue à optimiser les pratiques de gestion des stocks juste-à-temps (JAT).

3. Adopter des stratégies de gestion des stocks par segment

Les stocks doivent être gérés par segment. Les produits à forte valeur ajoutée ou à fort volume, par exemple, nécessitent des cycles de réapprovisionnement plus serrés et un alignement plus étroit sur les prévisions de la demande, tandis que les stocks d'articles de moindre valeur ou de niche peuvent être révisés moins fréquemment, avec des règles de stockage plus simples.

Une approche pratique consiste à utiliser l'analyse ABC ou XYZ pour classer les articles selon leur valeur ajoutée ou leur variabilité. Une fois la segmentation effectuée, les politiques peuvent être personnalisées : par exemple, des contrôles quotidiens pour les articles de classe A, hebdomadaires pour la classe B et mensuels pour la classe C. Cela permet de maintenir l'attention là où elle a le plus d'impact financier et opérationnel.

4. Trouver l'équilibre entre centralisation et décentralisation

Le bon positionnement des stocks peut générer à la fois des économies de coûts et une meilleure qualité de service. Les plateformes centralisées réduisent les coûts de stockage et de main-d'œuvre mais ralentissent la livraison, tandis que les entrepôts régionaux augmentent les coûts mais accélèrent la livraison. Le choix du bon modèle dépend du compromis entre l'efficacité et les attentes en matière de service client.

Dans la pratique, les produits à fort volume peuvent justifier un positionnement régional, tandis que les produits à rotation lente peuvent être centralisés. Dans la plupart des cas, l'optimisation nécessite un modèle hybride afin d'équilibrer vitesse et efficacité.

5. Utiliser des points de commande dynamiques

Les seuils de commande fixes ne sont pas suffisants sur les marchés où la variabilité est une constante. Les points de commande doivent s'adapter automatiquement à l'évolution des conditions, en tenant compte de facteurs clés tels que la vitesse des ventes, la performance des fournisseurs et la saisonnalité.

La mise en œuvre peut aller de systèmes avancés qui recalculent les seuils de façon quotidienne ou hebdomadaire à des approches plus simples qui actualisent les objectifs lors de révisions régulières. Dans les deux cas, les niveaux de stock restent alignés sur la demande réelle et non sur des hypothèses statiques.

6. Intégrer les fournisseurs et les partenaires logistiques

Les chaînes d'approvisionnement ne fonctionnent pas de manière isolée et l'optimisation des stocks dépend de la coordination avec les fournisseurs et les partenaires logistiques. Leur fiabilité influe à la fois sur les coûts et sur les performances de livraison. Le partage des prévisions et des données sur les performances permet de stabiliser les opérations et de créer des relations de travail solides.

Pour renforcer la collaboration, les entreprises peuvent organiser des sessions de planification communes, intégrer des systèmes pour accélérer l'échange de données ou suivre les performances des fournisseurs à l'aide de scorecards. L'alignement des partenaires sur des objectifs communs rend la chaîne plus résiliente et plus réactive.

Le marché des solutions d'optimisation des stocks devrait plus que doubler d'ici 2032.

Les meilleurs outils technologiques pour gérer ses stocks en ligne

La gestion des stocks a toujours été une question d'équilibre entre le coût et le service. Ce qui change aujourd'hui, c'est l'extraordinaire rapidité et la complexité des décisions. Les chaînes d'approvisionnement modernes génèrent des millions de signaux chaque seconde, submergeant tout processus manuel. C'est pourquoi la technologie occupe désormais une place centrale dans la stratégie de gestion des stocks, le marché des solutions d'optimisation devant plus que doubler d'ici 2032.

Les outils qui ont le plus d'impact sont les suivants :

  • Prévisions pilotées par l'IA : s'appuient sur des données historiques et en temps réel, telles que les initiatives des concurrents ou les hausses soudaines de la demande, pour prédire les résultats futurs, comme les prochains besoins des clients
  • Capteurs IoT et logistique connectée : diffusent en continu des mises à jour en temps réel sur les marchandises en transit, offrant aux planificateurs une visibilité sur ce qui se passe réellement dans l'ensemble du réseau
  • Agents intelligents : les agents IA dans le retail et le e-commerce agissent sur les données instantanément et de manière autonome (réacheminement des expéditions, ajustement des stocks de sécurité ou encore rééquilibrage des commandes) pour que les décisions évoluent au même rythme que les conditions du marché
  • Plateformes de commerce connectées : fusionnent les données des points de vente, des entrepôts, du service financier et des fournisseurs pour que les dirigeants travaillent à partir de la même source de données
  • Modèles d'optimisation à plusieurs échelons : déterminent automatiquement et en continu le positionnement optimal des stocks, qu'il s'agisse de rapprocher les articles les plus vendus des clients ou de centraliser les produits à faible rotation pour réduire les coûts

Pour les leaders du e-commerce, le changement fondamental est surtout un état d'esprit. Les stocks doivent être traités comme un actif dynamique, directement lié à la confiance envers la marque, à l'efficacité du capital et au positionnement concurrentiel. Ceux qui adoptent cette vision, alimentée par les données de ventes et les systèmes intelligents, imposeront leur rythme sur des marchés où la rapidité et l'adaptabilité sont la clé du succès.

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