Tendances et perspectives pour les directions financières dans l’assurance

Le secteur de l'assurance fait face à une instabilité croissante due à un contexte économique, géopolitique et climatique incertain. Dans ce climat de volatilité, la planification stratégique devient plus complexe et les métiers de la finance nécessitent une capacité accrue à pivoter vers des modèles économiques plus préventifs.

Parents avec enfants et conseillère

L'émergence de l'Open Finance et l'arrivée de nouveaux acteurs redéfinissent également la chaîne de valeur. Dans ce contexte, il est crucial que les systèmes applicatifs soient simplifiés, intelligents et intuitifs pour permettre une adaptation rapide à ces tendances.

Ainsi, d'ici la fin de 2026, 60% des assureurs dans le monde auront intégré les produits et services d'au moins trois insurtechs dans leurs processus critiques pour la mission selon l’IDC FutureScape Worldwide Insurance 2022.

Scénariser dans un contexte instable

En effet, de nombreux facteurs relatifs à notre société actuelle viennent bouleverser de manière constante le monde de l’assurance et rendent incertain les modèles économiques des assureurs. Ces facteurs sont non seulement nombreux, mais également destinés à perdurer ! Que ce soit pour des raisons…

  • … climatiques : l'augmentation de la fréquence et de la gravité des événements météorologiques extrêmes, tels que les inondations, les tempêtes, les sécheresses et les incendies de forêt, entraînant une hausse des sinistres.
  • … économiques : l'inflation croissante en Europe, y compris en France, augmente les coûts de réparation et de remplacement des biens assurés.
  • … géopolitiques : l'augmentation des tensions géopolitiques s'accompagne d'une hausse des cyberattaques, ce qui accroît les risques pour les entreprises et par conséquent la demande en assurance cyber-risque.
  • … réglementaires : la directive européenne “Solvabilité II” impose aux assureurs de maintenir des niveaux élevés de capital pour couvrir leurs risques, ce qui peut être particulièrement contraignant dans un environnement économique incertain.

Cette instabilité qui se veut constante ou drastique amène les métiers de la finance à “être davantage attendus sur la simulation des scénarios économiques et des options stratégiques que sur leur capacité à réaliser et suivre des plans stratégiques qui deviennent vite caduques” explique Magali Remondini, cofondatrice de Howard Partners. Les assureurs se doivent donc d’adopter des outils agiles à la fois capables d’intégrer facilement les nouveaux acteurs potentiels amenés par ces facteurs tout en se voulant flexible sur l’intégration de nouvelles modélisations.


 

Quelles solutions pour les métiers de l’assurance ? 

Réaliser des simulations fiables, adaptées à l'instabilité du contexte géopolitique,  climatique, ou économique. Ces “What If” scénarios doivent prendre en compte l'impact de chaque facteur sur les activités des entreprises d’assurance, aidant ainsi les directions financières à anticiper et à se préparer à la volatilité du marché.

 


Le concept d’Open finance pour devenir un business partner

L'Open Finance transforme en profondeur le secteur des services financiers, et son influence s'étend progressivement au domaine de l'assurance. En permettant un accès ouvert et consenti aux données financières des clients, l'Open Finance ne se limite plus aux comptes bancaires, mais englobe désormais un éventail plus large de produits financiers tels que l’épargne, les contrats d’assurance, les investissements et même les retraites. Pour les assureurs, cela ouvre la voie à un écosystème interconnecté, où les données clients sont partagées de manière plus fluide et transparente.

Dans le contexte de l'assurance, l'Open Data offre des opportunités inédites pour améliorer la personnalisation des offres et renforcer la fidélité des clients. En ayant accès à des informations plus complètes sur les besoins et comportements des assurés, les compagnies d’assurance peuvent non seulement affiner la tarification des risques, mais aussi proposer des produits et services plus adaptés. Ce partage de données favorise également l’émergence de nouveaux partenaires et acteurs sur le marché, accélérant l'innovation et la collaboration dans la création de solutions toujours plus complètes et accessibles pour les clients.

Pour les assureurs, l’enjeu principal est de devenir de véritables business partners en intégrant des plateformes capables de mutualiser et d’exploiter ces données à grande échelle. En centralisant et en rendant interopérables l’ensemble des informations financières et assurantielles, les compagnies peuvent non seulement anticiper les besoins des assurés, mais aussi faciliter la prise de décisions stratégiques. Cela leur permet d’agir plus rapidement face à l’évolution des risques, tout en favorisant une gestion proactive des portefeuilles de clients.

L'Open Data, au-delà de la simple transparence, représente ainsi une opportunité pour les assureurs de renforcer leur position sur le marché, d'améliorer l'efficacité opérationnelle et de mieux répondre aux attentes des assurés dans un environnement toujours plus digitalisé.

 


 

Quelles solutions pour les métiers de l’assurance ? 

  • Adopter un SI capable d'intégrer de manière fluide et sans impact tous les changements d’organisation comme la création d’une nouvelle filiale, ou l’acquisition d’une nouvelle société. Cette flexibilité est essentielle pour maintenir la compétitivité et l'agilité de l'entreprise face à un marché en perpétuelle évolution.

  • L’utilisation de l’intelligence artificielle dans votre SI : En combinant les données ouvertes avec l'IA, les assureurs peuvent affiner leurs modèles d'évaluation des risques pour proposer des tarifs plus précis et compétitifs. De plus, l'utilisation de l'IA pour analyser les données ouvertes permettrait de créer des profils clients plus détaillés, conduisant à des offres d'assurance sur mesure.

     


La pénurie des talents, une tendance destinée à s’accentuer ?

La pénurie de talents est un défi croissant qui touche tous les secteurs, y compris celui de l'assurance. Les entreprises doivent faire face à une rareté de profils qualifiés, ce qui complique le recrutement pour des postes essentiels. Deux axes principaux de compétences sont particulièrement concernés : les compétences métier traditionnelles et celles apportées par l'innovation.

D'une part, les métiers traditionnels de l'assurance, comme les fonctions comptables, le contrôle de gestion, ou la gestion des risques, souffrent d'une pénurie de talents qualifiés. En effet, une enquête de 2023 réalisée par Robert Half indique qu’en France, 69% des directeurs financiers ont du mal à trouver des candidats qualifiés pour des postes dans la finance et la comptabilité.

D'autre part, les compétences en innovation, cruciales pour l'adaptation aux nouvelles technologies comme l'intelligence artificielle, l'Open Finance ou la gestion des données, sont également en forte demande. La rapidité des évolutions technologiques crée un écart de compétences que le marché peine à combler. Les experts capables de naviguer dans cet environnement en constante évolution sont rares, ce qui rend leur recrutement d'autant plus difficile. En Europe, une étude de McKinsey révèle que le manque de compétences en IA et en data science pourrait entraîner un déficit de 500 000 à 1 million de travailleurs qualifiés d'ici 2030.

Face à cette double pénurie, les entreprises se tournent de plus en plus vers des profils dotés de soft skills avancées, telles que la maîtrise de l'anglais, l’apprentissage continu, la communication ou la gestion de crises. Ces qualités permettent d'envisager des parcours professionnels plus flexibles, où les compétences techniques spécifiques peuvent être acquises ou renforcées par la formation continue. Ces profils "multi-casquettes" sont particulièrement prisés car ils sont mieux équipés pour évoluer avec les innovations et les changements rapides du secteur.

Enfin, il est crucial de considérer l'impact du vieillissement de la population sur cette pénurie de talents. Comme l'a souligné l'économiste Patrick Artus, l'Europe est confrontée à une baisse de productivité liée à un vieillissement de la main-d'œuvre. Ce phénomène pourrait rendre les talents encore plus rares dans les années à venir, exacerbant les défis de recrutement pour les entreprises du secteur de l'assurance. La nécessité d'anticiper ces changements et de développer des stratégies pour attirer et former une nouvelle génération de professionnels devient plus pressante que jamais.


 

Quelles solutions pour les métiers de l’assurance ? 

Inclure des fonctionnalités RH efficaces, permettant d'optimiser les processus de recrutement en mettant en avant une approche basée sur les compétences (skills-based organization). L'intelligence artificielle peut être utilisée pour identifier des talents en fonction de leurs soft skills, compétences techniques, certifications, et expériences, favorisant ainsi une gestion des talents plus dynamique, tant pour les candidats externes que pour les talents internes.

 


Suivre l’évolution réglementaire dans le secteur financier

L'évolution de la réglementation est un sujet crucial pour les assureurs et autres acteurs du secteur financier.

Par exemple, les normes DORA pour les technologies de l'information et de la communication mettent l'accent sur la résilience opérationnelle, soulignant l'importance d'un cadre solide pour protéger les données sensibles des cyberattaques.

La sécurité et la fiabilité des données sont ainsi des enjeux majeurs. Les compagnies d'assurance doivent non seulement se conformer à ces nouvelles réglementations, mais aussi garantir que leurs systèmes d'information répondent à des standards de qualité très élevés pour minimiser les risques d'intrusion. Cela nécessite des investissements importants dans des infrastructures robustes, capables de s'adapter à ces nouvelles exigences tout en favorisant l'innovation.

En prenant un autre exemple sur le plan comptable, l’introduction de la norme IFRS17 a contraint les assureurs à modifier la façon de comptabiliser les contrats d’assurances et leur valorisation. Elle peut être considérée comme un défi technique pour de nombreuses compagnies d'assurance, en raison des calculs plus complexes qu'elle impose, et elle exige des systèmes financiers et actuariats plus sophistiqués pour pouvoir gérer les nouvelles exigences en termes de modélisation, de données et de rapports.

Ainsi, la pression réglementaire croissante souligne donc l'importance d'une approche proactive, où l'adoption de solutions technologiques avancées devient essentielle pour rester compétitif dans un environnement en constante évolution.


 

Quelles solutions pour les métiers de l’assurance ? 

Adopter une solution collaborative innovante, qui permet de faire le lien entre les applications de front office et le back office. Se tourner vers un logiciel permettant d’optimiser la gestion financière des assureurs en automatisant intégralement la collecte, le traitement et la présentation des données. Cette approche réduit les erreurs, assure la cohérence des rapports et libère les équipes pour l'analyse stratégique, optimisant ainsi les coûts opérationnels. Adaptable aux changements réglementaires, il offre une vision en temps réel de la santé financière de l'entreprise, renforçant la confiance des parties prenantes. 

Workday Accounting Center unit les systèmes du front-office et opérationnels avec le back-office en intégrant et transformant les événements métier en données comptables détaillées, permettant ainsi de résoudre plus rapidement les écarts, de réduire le temps de clôture et d'obtenir des analyses plus approfondies :


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