La création d'un environnement de données unifié permet toutefois aux entreprises d'exploiter les données dont elles disposent pour stimuler l'innovation en fonction des préférences de leurs clients. « Pourquoi souscrire une assurance habitation ici, une assurance auto là et une assurance-vie encore ailleurs ? Pourquoi ne pas proposer une police groupée ? », demande Jay Rabinowitz.
Ce n'est là qu'un exemple d'expérience client sur mesure, génératrice de confiance et de fidélisation client, qui aide les assureurs à remporter ce que McKinsey appelle « la course au client », bien connue des startups de l'insurtech.
Pour rester compétitifs dans la course aux talents, les assureurs doivent repenser le recrutement et l'expérience collaborateur
Alors que les compagnies d'assurance cherchent à rester compétitives dans la course aux talents, l'utilisation de technologies de pointe prenant en charge les stratégies de gestion des talents et l'expérience collaborateur leur apporte un avantage certain.
Les enjeux sont effectivement de taille. Les tendances démographiques indiquent une crise des talents prochaine dans le secteur des assurances, de nombreux salariés s'approchant de l'âge de la retraite sans qu'un nombre suffisant de talents ne semble prêt à prendre la relève entre les Millennials et la Génération Z. Dans le secteur des assurances, moins de 25 % des effectifs ont moins de 35 ans, et 50 % des collaborateurs actuels devraient prendre leur retraite d'ici 2036, selon un rapport de la Chambre de commerce des États-Unis.
Peut-être plus urgent encore, la demande de spécialistes Data et IT reste extrêmement élevée, certaines des plus grandes entreprises technologiques au monde siphonnant le vivier de talents distants sur lequel comptent les compagnies d'assurance locales.
Afin d'attirer et de fidéliser les meilleurs talents, le secteur des assurances devra se défaire des systèmes traditionnels et passer au Cloud, et ce pour une raison très simple : les collaborateurs IT et les Data scientists ne veulent pas travailler sur des systèmes « on-premise » obsolètes. « Les jeunes professionnels ne veulent rien savoir des infrastructures traditionnelles. Ils veulent faire partie de quelque chose de nouveau et d'innovant, comme les technologies Cloud, les outils de données améliorés, les nouveaux langages de programmation et l'Intelligence Artificielle », explique Jay Rabinowitz.
En termes de technologies et talents Cloud, par ailleurs, les avantages ne se limitent pas à attirer et fidéliser des collaborateurs localement. La mise en place de systèmes entièrement modernisés (idéalement, aussi bien pour les opérations centrales que pour la gestion du capital humain) permet d'élargir les possibilités du travail à distance et aide les compagnies d'assurance à recruter les bons talents sans se soucier des limites géographiques.
La technologie est devenue un facteur de différenciation clé en termes de recrutement et de fidélisation, indique Jay Rabinowitz. La pandémie a réajusté les attentes des collaborateurs : plus que jamais, ils recherchent de la valeur et un sens dans leur travail. Les assureurs savent que les efforts de transformation digitale peuvent aider à mieux satisfaire les besoins de leurs talents. « La stratégie technologique d'une entreprise est indissociable de sa stratégie RH », a-t-il expliqué dans un entretien accordé à l'Insurance Journal, précisant qu'une étude récente de Workday avait révélé que près de la moitié des DAF des sociétés de services financiers envisageaient d'investir dans des interfaces conviviales pour les tâches Finance dans le but d'attirer des talents au cours des cinq prochaines années.
Les bons investissements technologiques aident les collaborateurs à se concentrer sur des tâches plus importantes. « Lorsque les tâches quotidiennes sont automatisées et les workflows rationalisés pour optimiser la productivité, les collaborateurs peuvent se concentrer sur des tâches plus stratégiques générant plus de valeur pour l'entreprise », a poursuivi Jay Rabinowitz.
Risque climatique : stimuler l'innovation sous le regard des clients
La multiplication des catastrophes naturelles au cours des dernières années a fait prendre conscience aux assureurs du rôle du changement climatique dans l'évolution du paysage des risques. Cette dynamique est appelée à s'intensifier au cours des prochaines décennies sous le regard vigilant des autorités réglementaires et des clients, stimulant ainsi l'innovation.
Alors même que les conséquences du changement climatique deviennent plus tangibles, les autorités réglementaires demanderont probablement aux sociétés de services financiers d'identifier et d'intervenir sur les risques liés aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ainsi que sur les risques spécifiquement climatiques, prévoit KPMG. Les régulateurs enjoindront les acteurs du secteur à prêter une attention particulière à certains aspects tels que les tests de résistance, l'analyse de scénarios, le risque de crédit et le suivi de la due diligence.