Un frein à la dette technologique
L'adoption de l'IA générative (GenAI), en particulier, a été extraordinaire. Clare Barclay a souligné qu'il a fallu sept ans à Internet pour atteindre 100 millions d'utilisateurs. Il n'a fallu que deux mois à ChatGPT pour atteindre le même chiffre (un record qui a depuis été dépassé par Threads, le dernier réseau social de Meta, qui reprend les codes de celui-là même qui portait le nom de Twitter).
« Ce type d'adoption n'a jamais été vu auparavant : cela va réellement disrupter tous les secteurs et leur mode de fonctionnement traditionnel, a affirmé Clare Barclay. Cela aura également un impact significatif sur le monde du travail et notre manière de travailler. » Elle a également cité une étude de PwC selon laquelle l'IA augmenterait le PIB du Royaume-Uni de plus de 10 % d'ici la fin de la décennie, ce qui équivaudrait à 232 milliards de livres sterling supplémentaires.
Toutefois, pour tirer parti de l'IA, les équipes Finance et RH doivent se rendre compte de certaines choses, a exhorté Clare Barclay. Faisant référence à d'autres études Microsoft, elle a averti que 64 % des collaborateurs n'avaient pas assez de temps ou d'énergie pour accomplir leur travail quotidien. « Ils sont dépassés par le rythme de travail et les défis rencontrés. Le burn-out et le manque de productivité les guettent. Nous appelons ce torrent d'informations la “dette technologique”. Elle sape l'énergie, ralentit la capacité de penser clairement et a de graves conséquences sur la réflexion en faveur de l'innovation. »
L'IA peut aider. Selon Clare Barclay : « Il y a eu de nombreuses discussions sur les pertes d'emplois et l'impact de l'IA, mais l'étude a montré que les leaders du monde entier ne cherchent pas à utiliser l'IA pour détruire des postes. Au contraire, ils estiment que cela aidera leurs équipes à être plus productives et à se focaliser sur des tâches plus significatives, tout en bénéficiant d'avantages en matière de bien-être, élément qui justement pâtit de cette dette technologique. »
En bref, l'IA fournit aux équipes Finance et RH des assistants numériques, ou « copilotes », comme les appelle Microsoft. Et Clare Barclay d'ajouter : « Ces copilotes aideront les collaborateurs à gérer ce torrent numérique, à prioriser les tâches les plus importantes, à créer du contenu convaincant et à améliorer considérablement leur créativité. En fin de compte, il s'agit d'utiliser cette technologie pour aider les talents à évoluer dans ce qui compte le plus pour eux. »
L'IA, un copilote
Si elle est utilisée correctement, l'IA sous ses différentes formes allégera la charge de travail des équipes RH et Finance, déclare Helen Poitevin, Distinguished VP Analyst, HCM chez Gartner, basée à Paris. « À l'avenir, les professionnels RH pourront compter sur une IA fournissant des recommandations et des informations hyperpersonnalisées sur les collaborateurs. Ils pourront ainsi mieux aider leurs équipes à créer des plans de développement de carrière, à rationaliser la documentation et à améliorer le processus d'onboarding, entre autres. »
Daniel Pell, UKI Country Manager chez Workday, affirme que les fonctions RH mettent déjà en place davantage d'outils en self-service pour les collaborateurs, leur permettant de réduire leur charge de travail administrative. Ainsi, les entreprises encouragent de plus en plus leurs talents à poser des congés via une application pour smartphone ou un portail intranet, sans avoir besoin de demander directement aux RH.
Mais plus important encore, la formation est à la traîne. Selon les projections du Forum économique mondial, 60 % des collaborateurs auront besoin de se perfectionner d'ici 2027, mais moins de la moitié aura accès à la formation nécessaire.